Découverte d'une bactérie qui protègerait les moustiques du paludisme

Publié le 6 mai 2020
Des scientifiques britanniques et kenyans ont découvert une bactérie symbiotique qui, selon eux, a un « énorme potentiel » pour l'éradication possible de l'une des maladies les plus redoutées au monde - le paludisme ou en anglais malaria. L'étude publiée dans la revue Nature Communications indique que la bactérie protège complètement les moustiques (Anopheles arabiensis) qui sont vecteurs du parasite (Plasmodium) causant le paludisme.

Moustique (Anophele) vecteur du parasite du paludisme.

La bactérie est appelée Microsporidia MB, et les scientifiques l'ont découverte à l'intérieur des intestins et des organes génitaux des moustiques vivant autour du lac Victoria au Kenya. Ils expliquent n'avoir trouvé aucun moustique porteur simultanément de la bactérie (Microsporidia MB) et du parasite du paludisme. « Les données dont nous disposons jusqu'à présent suggèrent qu'il s'agit d'un blocage à 100%, c'est un blocage très sévère du paludisme », a déclaré le Dr Jeremy Herren, expert en insectes, à la BBC. « Cela va être une surprise. Je pense que les gens trouveront cela comme une grande avancée. »

Un fonctionnement encore inconnu
Le Plasmodium qui parasite qui cause le paludisme.

Les experts disent qu'ils ne savent pas exactement comment fonctionne la bactérie, mais soupçonnent qu'elle affecte le système immunitaire du moustique de manière à permettre à l'insecte de lutter contre le parasite du paludisme. Les scientifiques estiment qu'environ 5% des moustiques portent naturellement cette bactérie. La prochaine étape consiste à étudier les moyens de libérer les moustiques infectés par ce Microsporidia MB dans la nature.

Le paludisme, qui tue environ 400 000 personnes chaque année, se propage par piqûre de moustiques. L'Organisation mondiale de la santé affirme que la plupart des victimes sont les enfants de moins de cinq ans. Bien que les mesures comprenant des moustiquaires et des insecticides aient permis de réaliser d'énormes progrès dans la lutte contre le paludisme au cours des 20 dernières années, en particulier en Afrique subsaharienne, les stratégies existantes s'avèrent insuffisantes, car les moustiques développent une résistance à certains insecticides.

Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti le mois dernier que, si la communauté médicale mondiale se concentre sur la lutte contre le coronavirus, certaines maladies, dont le paludisme, « réapparaîtront » si moins de personnes sont vaccinées en raison du manque d'attention. L'OMS prévoit que le nombre de décès dus au paludisme pourrait dépasser 769 000 en 2020.

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