Syrie : l'armée brise le siège de Deir ez-Zor, Daech en déroute

Publié le 11 septembre 2017
Avançant depuis plusieurs mois dans le désert syrien, l'armée gouvernementale vient de briser le siège subit par ses hommes depuis plus de trois ans dans la ville orientale de Deir ez-Zor. Encerclés par le groupe État islamique (Daech) depuis juillet 2014, les 4 000 combattants pro-gouvernements ont réussi à tenir la moitié de la ville malgré les assauts répétés de Daech, grâce aux bombardements et largages aériens de l'aviation syrienne et russe. En déroute, Daech est en passe de perdre la vallée de l'Euphrate, dans laquelle s'engouffrent le régime syrien et les forces kurdes.

Forte avancée gouvernementale
« Course » vers Deir ez-Zor : le pouvoir syrien en rouge, les Kurdes en jaune et Daech en noir.

Le grande ville orientale de Deir ez-Zor sera restée durant toute la guerre civile un fief du pouvoir syrien, qui a su y maintenir des forces favorables, surtout issues de milices et de tribus hostiles aux factions rebelles. Dès 2013, ces dernières encerclent la ville mais ils sont rapidement remplacés en juillet 2014 par l'organisation État islamique (Daech), qui s'empare très rapidement de la région à la suite des ralliements rebelles, venant surtout du Front al-Nosra. Subissant fréquemment des assauts du groupe djihadiste, les assiégés pro-régime ont tenu difficilement, subissant de lourdes pertes et perdant progressivement du terrain, jusqu'à perdre la moitié de la ville. Plusieurs massacres ont visé des familles des combattants pro-régime au fur et à mesure de l'avancée des djihadistes. En janvier 2017, les forces loyalistes sont coupées en deux par Daech, entre la ville et l'aéroport. Malgré tout, l'aviation syrienne et russe réussissent à ravitailler les combattants.

Profitant d'un nouveau cessez-le-feu durable avec les rebelles à l'ouest du pays, le régime syrien a fortement redirigé ses forces contre Daech et a rapidement progressé dans le désert syrien. Le 5 septembre, l'armée syrienne et ses alliés (milices et Hezbollah notamment) dirigées par le général Souheil al-Hassan ont brisé le siège de Deir ez-Zor en ralliant la brigade 137 puis la ville sous contrôle gouvernemental. Les combattants épuisés ont fêté la nouvelle mais les combats se poursuivent afin de briser cette fois le siège de l'aéroport. Ils réussissent leur opération le 8 septembre et consolident les routes menant à la ville, toujours prises en tenaille par les djihadistes retranchés dans le désert.

Daech en étau

La déroute de Daech en Irak comme en Syrie, qui pourrait perdre toutes ses villes majeures avant la fin de l'année, a entrainé une compétition entre les différents acteurs locaux afin de se partager les territoires « libérés ». C'est notamment le cas dans la région de Deir ez-Zor, ou les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par le Kurdes, ont lancé une offensive dans le nord de la région, se rapprochant de la ville de Deir ez-Zor. Ses alliés américains pressent en effet les Kurdes à s'implanter dans la région très stratégique, ancien corridor entre l'Iran, l'Irak la Syrie et le Liban : le fameux « axe chiite » qui inquiète la Maison blanche. Le 10 septembre, les FDS sont à moins de sept kilomètres des rives de l'Euphrate. La situation laisse présager une forte compétition pour reprendre les derniers territoires, une grande partie de la vallée de l'Euphrate restant aux mains de Daech.

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