Turquie : suite de la crise politique

Publié le 5 mai 2007
La défense de la laïcité – un des principes fondateurs de la République turque – mobilise de très nombreux manifestants en Turquie, surtout depuis que l'AKP, parti islamiste majoritaire au Parlement (monocaméral), a présenté l'actuel ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, Abdullah Gül.

Aujourd'hui, une manifestation rassemblant des dizaines de milliers de personnes (la troisième de cette ampleur) s'est déroulée dans la ville de Manisa[1] pour exiger le retrait cette candidature et pour protester contre des amendements constitutionnels déposés par le même parti qui visent à faire de l'élection présidentielle une élection au suffrage universel qui viennent d'être adoptés en commission parlementaire. Cette manœuvre de l'AKP – qui pourrait être avalisée par le Parlement très prochainement – vise à accroître les chances d'Abdullah Gül d'être porté à la tête de l'État.

Malgré les affirmations de l'AKP, qui affirme ne pas remettre en cause la laïcité de l'État et montre ses efforts pour conduire l'adhésion du pays à l'Union européenne comme preuve, une partie de la population turque – dont la très influente armée[2] – craint qu'un contrôle par l'AKP du Parlement et de la Présidence remette en cause la séparation entre la politique et la religion dans cet État musulman à plus de 95 %.

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