Ukraine : manifestations en faveur de la signature de l'accord d'association avec l'UE
La pression augmente sur Viktor Ianoukovitch alors que le sommet de Vilnius se termine ce vendredi.
La place Maidan Nezalejnosti
dite « place de l'indépendance ». |
Publié le 28 novembre 2013
Alors que débute aujourd'hui le Sommet de Vilnius, au cours duquel devait être signé l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne, depuis jeudi 21 novembre les manifestations des partisans pro-européens se sont multipliées. Ils ont investi de nombreux lieux symboliques dès l'annonce de la suspension du processus d'association avec l'UE. Dimanche ils étaient plusieurs dizaines de milliers sur la place Maidan Nezalejnosti dite « place de l'indépendance », véritable symbole de la révolution orange de 2004. Les manifestations de dimanche dans la capitale, Kiev, et dans plusieurs autres grandes villes du pays sont les plus importantes qu'a connu le pays depuis 2004 et les manifestations de la révolution orange. Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch appelait lundi soir « la famille ukrainienne à la paix ». Les manifestants ont reçu, mardi soir, la visite de la présidente du Parlement de Lituanie qui assure actuellement la présidence de l'UE. Mercredi soir les partisans de la signature de l'accord ont apporté une pétition géante en tissu de 500 mètres sur lequel des milliers de personnes ont signé. Les manifestations se continuent depuis.
L'opposante emprisonnée, Ioulia Timochenko, a entamé une grève de la faim qu'elle déclare être « un signe d'unité et de solidarité » avec ce « peuple grandiose et puissant, qui a su obtenir son indépendance nationale et la préserver, qui a survécu à la famine et aux tortures soviétiques et a reconquis sa liberté lors de la révolution orange ». Elle réaffirme également que la signature de l'accord ne doit pas tenir compte de sa situation, ce que l'Union européenne a pour l'heure toujours refusée.
L'Ukraine en orange,
l'UE en vert |
« Si sous la pression des manifestations en Ukraine Ianoukovitch décide tout de même au dernier moment de signer l'accord (...) je vous demande de signer vendredi sans hésitation et sans conditions, y compris concernant ma propre libération »
Considérant une nouvelle fois les déclarations de Ioulia Timochenko, le président roumain Traian Basescu a demandé, qu'au cas où le président ukrainien voudrait revenir sur sa décision, il ne soit plus tenu compte de la situation de Ioulia Timochenko. Les responsables roumains soulignant avoir pris en compte la « position de Mme Timochenko. »
Des pressions russes avouées
Mercredi, pour la première fois depuis l'annonce de la suspension de la signature de l'accord, l'exécutif ukrainien, par la voix du premier ministre, Mykola Azarov, a reconnu qu'il avait subit des pressions russes pour reporter la signature, la Russie est le principal partenaire commercial de l'Ukraine. Cependant le chef du gouvernement ukrainien tient à redire que le processus de discussion avec l'UE « se poursuit ». Kiev parle désormais d'une possible signature au printemps 2014 mais à la condition qu'un dialogue à trois UE-Ukraine-Russie s'instaure. L'éventualité d'un tel dialogue est d'ors et déjà rejeté par Bruxelles. « C’est comme si on invitait la Chine aux négociations avec les Etats-Unis » a précisé un diplomate européen.
La présidence lituanienne de l'UE s'est voulue optimiste à l'ouverture du sommet. Les négociations pour que l'accord soit obtenu « vont se poursuivre jusqu'à la dernière minute. Elles vont continuer avant le dîner, pendant le dîner et je pense que quelque chose va se passer dans la nuit » d'après Dalia Grybauskaité, la présidente de la Lituanie dont le pays assume la présidence de l'Union européenne.
Un sommet stratégique
Les chefs d'états de l'Union européenne, de l'Ukraine, de la Moldavie, de l'Arménie, de la Biélorussie, de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan sont arrivés ce jeudi à Vilnius en Lituanie. Le sommet de Vilnius a pour objectif la signature d'un accord d'association et de libre-échange avec ces ex-républiques de l'URSS. Parmi ces six pays seuls deux sont attendu pour signer à Vilnius, la Moldavie et la Géorgie.
Voir aussi
modifier- ((fr)) « Ukraine : Ioulia Timochenko reste emprisonnée ». Wikinews, 15 novembre 2013.
- ((fr)) « Ukraine : renoncement à l'accord d'association avec l'UE ». Wikinews, 22 novembre 2013.
Sources
modifier- ((fr)) – Mathilde Gérard, « A Kiev, « en 2004, on se battait pour une personne, aujourd'hui on se bat pour une idée » ». Le Monde.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Quentin Raverdy, « Ukraine : quand l'ombre de Moscou plane ». Le Point.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – AFP, « Ioulia Timochenko : "Il faut libérer l'Ukraine" ». Le Point.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Jean-Pierre Stroobants, « Partenariat oriental de l'UE : ce qui se joue au sommet de Vilnius ». Le Monde.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Le Monde.fr avec AFP, « Timochenko demande de « libérer l'Ukraine » ». Le Monde.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Jean-Pierre Stroobants, « L’UE veut sauver la face après le refus ukrainien ». Le Monde.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Gilles Paris, « Gaz: la fuite (en avant) de l’Ukraine ». Énergies à tout prix, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Anastasia Becchio, « Ukraine: les partisans d'un rapprochement avec l'UE redoublent d'efforts ». RFI, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Pierre Avril, « Ukraine : la clameur des pro-européens gagne les rues de Kiev ». Le Figaro.fr, 25 novembre 2013.
- ((fr)) – Jan Techau, « Non, l’UE n’a pas perdu la bataille ». Judy Dempsey's strategic europe blog via presseurop.eu, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – AFP, « Accord UE/Ukraine: Bucarest tient compte des appels de Timochenko ». Les Échos.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Oukraïnska Prava, « Ioulia Timochenko en grève de la faim ». Courrier International, 26 novembre 2013.
- ((fr)) – Anastasia Becchio, « L'opposition ukrainienne ne désarme pas ». RFI, 27 novembre 2013.
- ((fr)) – AFP, « L’Ukraine sous pression à l’ouverture du sommet UE/ex-républiques soviétiques ». Libération.fr, 28 novembre 2013.
- ((fr)) – Servane Viguier, « Raz-de-marée pro-européen à Kiev ». Le Figaro.fr, 25 novembre 2013.
- Pages
- « Union européenne »
- « Ukraine »
- « Russie » de Wikinews.