Ukraine : renoncement à l'accord d'association avec l'UE

L'Ukraine, prise entre deux feux, fait le choix de la Russie.

L'Ukraine en orange,
l'UE en vert
L'Ukraine en orange,
la Russie en vert

Publié le 22 novembre 2013
Les perspectives de la signature d'un accord d'association avaient déjà été mises à mal la semaine dernière après que le Parlement ukrainien n'a pas permis la libération de Ioulia Timochenko laissant toutefois une nouvelle possibilité de vote pour la semaine suivante. Ce délai n'aura donc pas permis de changer la première conclusion du Parlement puisque, jeudi 21 novembre, il a une nouvelle fois rejeté tous les projets de lois pouvant autoriser la libération de l'ex-première ministre.

Le cas de Ioulia Timochenko avait été placé au cœur du processus d'accord bilatéral par l'Union européenne et sa libération était l'une des conditions nécessaires imposées par l'UE pour la signature de l'accord. Une libération dont la crainte du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, est de voir la réhabilitation en politique de son ancienne rivale qui pourrait compromettre ses chances de réélection lors de l'élection présidentielle en 2015.

Plus qu'un échec de l'Union européenne, une victoire russe

Pour l'UE, qui a exprimé sa « déception » après avoir été informée du renoncement de l'Ukraine à l'accord d'association, l'absence de signature lors du sommet de Vilnius, qui aura lieu la semaine prochaine, sonne comme une victoire supplémentaire de la diplomatie russe. Depuis la dernière visite du président ukrainien en Russie durant le week-end du 9 au 10 novembre dernier les doutes sur la signature de l'accord se sont accumulés. Il faut dire que les menaces russes sur l'économie ukrainienne se faisaient de plus en plus pressantes, le Kremlin menaçant l'Ukraine d'une augmentation de ses taxes douanières et d'un blocage des exportations en direction de la Russie. Mais le risque le plus inquiétant pour l'Ukraine était celui de la fermeture du gazoduc Droujba qui traverse le pays et qui alimente notamment l'Union européenne. La Russie multipliait également depuis le début de la semaine les attaques à l'égard de l'UE, le ministre des affaires étrangères russes qualifiant d'« éhontée » la pression exercée par l'UE sur l'Ukraine. La déclaration du ministre a été suivie mercredi de celle du chef de la commission aux affaires étrangères de la Douma qui accuse l'UE de « poser des ultimatums à l'Ukraine », d'« exercer un diktat » et de traiter le pays comme « une quasi-colonie ». Mais la Russie promet également à l'Ukraine une coopération économique se chiffrant en « dizaines de milliards de dollars » si elle rennonce à l'accord avec l'UE.

De l'aveux même de l'exécutif ukrainien l'abandon de la signature est faite dans le but de « relancer ses relations économiques avec la Russie ». Preuve, s'il le fallait, que la Russie n'est pas encore disposée à laisser les anciennes républiques de l'ex-Union soviétique tomber dans le pré carré de l'Union européenne. Ce succès russe constitue une nouvelle victoire diplomatique pour la Russie après celui sur la Syrie fin août sur les puissances occidentales.

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