Vallée d'Aoste : nouveaux éclaircissements sur la genèse de l'autonomie valdôtaine

Publié le 27 avril 2015
Il a fouillé dans les archives parisiennes, romaines et londoniennes. Il a déniché des documents qui étaient restés délibérément dans des boîtes poussiéreuses. Il a mis en lumière des documents inédits qui réécrivent un des aspects les plus controversés de l'histoire valdôtaine. Il a reçu des coups de téléphone d'indignation, souvent par personnes interposées, des courriels enflammés, il a animé le débat sur les journaux après que «  de nombreuses personnes aient été alarmées par les premières versions mises en circulation », contenant des documents inédits.

Frédéric Chabod

L'ouvrage Sous le signe du lion, par l'historien Andrea Désandré, édité par Musumeci, se résume par son sous-titre : Genèse de l'autonomie valdôtaine entre les forces locales et les pouvoirs centraux. Ce travail est le fruit de la collaboration entre l'Association des anciens conseillers régionaux et l'Institut historique de la Résistance, qui ont ont mis les fonds sans mettre le nez dans le travail de Désandré. Il en sort un texte d'à peu près 400 pages, dans lesquelles, pour reprendre les paroles de l'auteur « on ne trouve pas de page sur la Jeune Vallée d'Aoste ni sur la Déclaration de Chivasso », parce qu'on peut les trouver dans des dizaines d'autres ouvrages locaux. Et, par les mots affectueux du Président de l'Institut historique de la Résistance César Dujany, ces pages « éclaircissent plusieurs coins restés dans l'ombre » de l'histoire récente de la Vallée.

À l'intérieur du livre se trouvent des pages dérangeantes sur les liens entre certains résistants et les Services secrets, des documents qui reconstruisent les épisodes de justice sommaire après la Libération, des affirmations peu commodes sur Jules Dolchi, Émile Chanoux et Frédéric Chabod. « À l'intérieur de ces pages, il n'y a rien d'autre que la volonté de provoquer la discussion même sur des points controversés sur laquelle l'histoire semble déjà s'être exprimée ».

Une page qui a déjà soulevé de nombreuses polémiques concerne l'alliance entre des partisans et la République sociale italienne, par l'entremise du major Auguste Adam, agent des Services secrets. Pour arrêter l'avancée des troupes françaises qui voulaient envahir la Vallée d'Aoste sur ordre du Général de Gaulle, le 28 avril 1945, un regroupement d'artillerie de la République sociale italienne et une division de partisans ont uni leurs forces à la frontière franco-italienne entre Valgrisenche, la vallée de Rhêmes et à Pré-Saint-Didier.

Sources

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