Europe : la grogne des routiers s'étend à plusieurs pays européens

Publié le 10 juin 2008
La grogne des transporteurs routiers continue et commence à prendre de l'ampleur. Ce sont plusieurs postes frontière entre la France et l'Espagne qui sont bloqués actuellement, notamment au Perthus. Ce sont donc des barrages « filtrants » qui ont été mis en place par les routiers en colère.

La péninsule ibérique en ébullition

En Espagne, c'est à La Jonquera que la circulation est bloquée dans les deux sens. Dans le reste du pays, de nombreuses opérations « escargot » se sont déroulées notamment à Madrid, Barcelone ou encore Valence. La seconde organisation de transporteurs routiers, la « Fenadismer », a appelé à une grève illimitée de ses adhérents, soit environ 70 000 camions sur les 381 000 que compte l'Espagne.

Au Portugal, les routiers ont décidé de paralyser le pays avec des barrages filtrants. Ce mouvement a été déclenché, par des travailleurs indépendants, contre l'avis des fédérations syndicales de transporteurs salariés. Ces derniers accusent les premiers de prendre en otage les salariés.

Ces mouvements dans la péninsule ibérique font suite aux mouvements de grève des marins espagnols et portugais lancés depuis fin mai dernier.

Raffarin monte au créneau

L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a marqué son hostilité sur l'idée de la taxation des profits des pétroliers. Il a rappelé que ces firmes comme Total réalise « 95% de ses bénéfices à l'étranger. Alors faisons attention qu'il n'aille pas aussi faire sa fiscalité à l'étranger ». Les compagnies pétrolières avaient été épinglées par l'association « Que Choisir ? » pour avoir, depuis le début de l'année, multiplié par 2,5 la marge sur le raffinage du gazole. En revanche, M. Raffarin s'est déclaré partisan d'un « plafond fiscal » sur le prix du baril du pétrole. « Un plafond fiscal du baril, cela veut dire par exemple qu'au-dessus de 100 dollars, on neutralise la fiscalité (…) Si cela peut être au niveau européen, ce serait mieux (…) Cela va tout à fait dans le sens de la proposition de Nicolas Sarkozy sur la TVA ». Or, face au mécontentement et à la situation financière préoccupante des marins, des agriculteurs ou des routiers, le Gouvernement ne dispose pratiquement aucun pouvoir de décision. Comme il a été relaté dans un précédent article de Wikinews, la France a perdu la plupart de sa souveraineté en matière législative ou fiscale au profit des instances européennes dont la Commission du même nom siégeant à Bruxelles. Ainsi, Nicolas Sarkozy a été désavoué, en matière de plafonnement de la TVA sur les produits pétrolier, par cette Commission et plusieurs de ses partenaires européens.

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