Gilets jaunes : samedi 5 janvier 2019

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Publié le 5 janvier 2019
Cette 50e journée des « gilets jaunes » du samedi 5 janvier 2019 a été promue sous l’appellation acte VIII pour faire suite à l'acte VII (samedi 29 décembre) et tout au début, l'acte I (samedi 17 novembre). Le mouvement ne s'arrête pas pour autant en semaine en province où le mouvement qui se tasse reste quotidiennement plus suivi qu'à Paris, en France.

Prenant en compte la baisse de mobilisation à Paris la semaine précédente et la volonté des manifestants d'être présent à Paris, le ministère de l'Intérieur a supposé que les manifestants seraient moins motivés pour manifester à Paris ce samedi, et a diminué la sécurisation de la capitale.

Cette journée est encore une réussite pour l’exécutif, car même si le nombre de personnes impliquées en France et le nombre de blessés ont raugmenté par rapport à la semaine dernière, ces nombres n’atteignent pas ceux du 1 décembre 2018.

Au total, cette journée a rassemblé 50 000 manifestants, fait une soixantaine de blessés dont une cinquantaine parmi les agents de l'ordre, au moins 345 interpellations et 281 gardes à vue.

À Paris, on a compté 3 500 Gilets jaunes, 35 interpellations, 35 gardes à vue et au moins 7 blessés dont 2 agents de l'ordre.

En province, les manifestations ont été plus violentes. Il y a eu 24 blessés dont 13 parmi les agents de l'ordre et au moins 20 interpellations dont 7 mises en garde à vue.

À la suite de l'appel dans les médias sociaux à manifester ce samedi dans Paris et en Province, le ministère a sensiblement mobilisé le même dispositif que la semaine dernière avec 56 500 membres des forces de l'ordre dont 52 unités déployés (entre 3600 et 4160 agents) dans toute la France, avec un peu plus pour la province et un peu moins pour Paris : pour la capitale, seulement 13 unités - 1040 hommes (10 compagnies de CRS et 3 escadrons de gendarmes mobiles) auxquels s’ajouteront 4000 policiers prêt à intervenir si besoin, notamment des compagnies de sécurisation et des policiers de la BAC. La ville de Bordeaux a reçu l'aide des blindés.

En région, les actions s'étiolent notamment à cause des évacuations de ronds-points par les agents de l'ordre. Ces derniers jours, 2500 Gilets jaunes ont encore manifesté quotidiennement notamment sur une centaine de points de rassemblement qui restent à être évacués.

Des "cellules spéciales d’enquêtes Gilets jaunes" comprenant des groupes d’enquêteurs dédiés à l’identification et l’interpellation ont été créés dans plusieurs directions départementales notamment à Bordeaux, Toulouse, Caen et Lyon.

À Paris

Vers 7h30, aux premières heures du jour, avenue des Champs-Élysées, quinze à vingt fourgonnettes des agents de l’ordre étaient stationnées à proximité de l’arc de Triomphe et en bas de la Concorde, mais seule une poignée de manifestants étaient pour l’heure visibles.

Peu avant 8h, la partie haute des Champs-Élysées, où se trouvent commerces et restaurants, était particulièrement calme. Pas de barricades, pas de planches en bois pour protéger les vitrines.

Vers 08h27, sur LCI, Jean-François Barnaba, Gilet jaune de l'Indre, a affirmé que « ce mouvement va continuer jusqu'à ce que les acquis sont suffisants ». Il a confirmé la constitution d'une liste aux élections européennes : « la semaine dernière est née la Coordination nationale ».

Vers 08h30, selon la RATP, le trafic était normal sur l'ensemble du réseau des métros et autobus parisiens.

Vers 9h23, avenue des Champs-Élysées, les Gilets jaunes ont commencé à se rassembler.

Vers 09h35, aux Champs-Élysées, quelques Gilets jaunes, encore peu nombreux, ont commencé à arriver rue de Berri tout près des Champs Élysées, tandis que les agents de l'ordre sont déjà en position.

Peu avant 10h, sur les Champs-Élysées, seule une poignée de manifestants était visible. Le trafic était normal sur l'ensemble du réseau des métros et autobus parisiens.

Vers 10h00, près du Panthéon, une vingtaine de personnes, originaires de région parisienne mais aussi de Montauban ou du Var, se sont réunies en « hommage aux victimes » mortes sur les ronds-points en marge des mobilisations.

Vers 10h17, un groupe de 500 à 600 Gilets jaunes s’est rassemblé à l’angle des Champs-Élysées et de la rue de Berri et certains ont pris la parole à tour de rôle, évoquant aussi bien leur situation personnelle que leurs revendications. Des Gilets jaunes continuent d'arriver.

Vers 10h45, l'avenue des Champs-Élysées reste ouverte à la circulation, les magasins sont ouverts. Les agents de l’ordre sont stationnées au rond-point des Champs-Élysées.

Vers 11h, Champs-Élysées, jusque-là rassemblés sur les trottoirs à l'angle de la rue de Berri et de l' avenue des Champs-Élysées, plusieurs Gilets jaunes ont commencé à investir la chaussée des Champs-Élysées aux cris de « Macron démission », allumant quelques fumigènes et bloquant la circulation.

Vers 11h28, entre 600 à 700 Gilets jaunes descendent les Champs-Élysées vers la Concorde en chantant « Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi ». Les agents de l’ordre ont pris position plus bas, au rond-point des Champs-Élysées.

Vers 11h30, rond-point des Champs-Élysées, les agents de l’ordre ont bloqué les Gilets jaunes sur les Champs-Élysées. Premier face-à-face. Le climat s'est quelque peu tendu. Les Gilets jaunes se sont scindé en deux groupes. Un groupe de Gilets jaunes pacifiques ont remonté l'avenue, et ont peu à peu quitté les Champs-Élysées en s’engageant dans la rue de Berri, pour se diriger place de la Bourse. Tandis que l'autre groupe, contenant des personnes ne portant pas de gilets jaunes a eu des échanges quelque peu houleux avec les agents de l'ordre.

Vers 11h40, rue de Berri, 1.500 Gilets jaunes partis des Champs-Élysées déambulent dans la rue au milieu des sifflets et des slogan « Macron, démission ! », mais aussi « Référendum d'initiative citoyenne !». Le cortège s'est dirigé vers le quartier de la gare Saint-Lazare.

Vers 11h59, les Gilets jaunes ont passé à coté de la gare Saint-Lazare et ont progressé boulevard Haussmann en direction de la place de la Bourse en scandant « Macron Démission ». Une statue du baron Haussmann a été recouverte d'un gilet jaune par un manifestant. Des magasins ont baissé leurs rideaux lors du passage du cortège.

Vers 12h22, les agents de l'ordre ont été huées par certains manifestants au niveau de Havre-Caumartin, les organisateurs tentent de calmer le jeu.

Vers 12h35, plusieurs centaines de Gilets jaunes défilent dans le quartier de l’Opéra.

Vers 12h40, place de la Bourse dans le IIe arrondissement, plus d'un millier de Gilets jaunes commencent à arriver en bas du siège de l’AFP. Certains Gilets jaunes ont pris la parole tandis que d'autres brandissaient des pancartes aux slogans « anti-Macron », comme « Le roi Macron laisse des miettes aux gueux » et que d'autres levaient les yeux vers les bureaux de l'agence, huant l'AFP en poussant des « ouh » de désapprobation, et que d'autres faisant des doigts d'honneur ou dressant le poing, tandis que fusaient les insultes et slogans hostiles à l'encontre des médias et des journalistes comme « Bfm enc*** ». Certains Gilets jaunes ont commencé à partir vers l'hôtel de ville où la lettre ouverte des « Gilets jaunes en Colère » sera lu avant 14h.

Vers 12h46, place de l'Hôtel-de-Ville, une seconde manifestation de Gilets jaunes a commencé à se rassembler sur la place.

Vers 12h52, déjà 800 Gilets jaunes sont recensés à Paris et 2 arrestations.

Vers 13h04, rue de Rivoli, plusieurs centaines de Gilets jaunes ont investi la rue, bloquant la circulation. Un car est contraint de faire demi-tour.

Vers 13h10, place de la Bourse, après une demi-heure de rassemblement, le cortège est reparti en direction de l'hôtel de ville, où se déroule un autre rassemblement.

Vers 13h36, place de l'Hôtel-de-Ville, les Gilets jaunes continuent de converger vers la place qui est déjà remplie d’un millier de personnes. Les manifestants ont chanté la Marseillaise puis ont respecté une minute de silence en hommage aux personnes décédées et blessées depuis le début du mouvement Gilets jaunes.

Vers 13h46, place de l'Hôtel-de-Ville, devant plusieurs centaines de personnes, Maxime Nicolle a commencé à lire la lettre ouverte en réponse aux vœux d’Emmanuel Macron : « Monsieur Emmanuel Macron, vous ne vous reconnaissez donc aucun peuple ? ».

Vers 14h00, place de l'Hôtel-de-Ville, alors que la préfecture avait accepter que le cortège parte vers l’assemblée nationale, via le pont d'Arcole, puis l’île de la Cité et le musée d’Orsay. Une partie des manifestants forme un second cortège qui descend l’avenue Victoria direction Châtelet aux chants de « Macron démission ».

Vers 14h00, déjà 3.500 personnes manifestaient dans Paris et deux personnes en garde à vue.

Vers 14h02, un barrage des agent de l'ordre ont tenté de diviser le second cortège en deux.

Vers 14h05, sur les quai de Seine, le second cortège tente de rester unis. Des manifestants ont jeté des bouteilles et des pierres sur les agents de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes avant de recevoir le renfort de CRS. Les deux cortèges reviennent sur leurs pas pour reformer un seul cortège. Les gaz se dissipent, le cortège hésite sur la direction à prendre (quai de Seine ? Rue de Rivoli ?), et stationne devant la tour Saint-Jacques.

Vers 14h15, devant la tour Saint-Jacques, « tous ensemble, tous ensemble ! », le second cortège a choisi de descendre les quai de Seine, avec pour objectif l’assemblée nationale de l'autre côté de la rive.

Vers 14h20, rive droite, quai de Seine, parti de l’hôtel de Ville, le second cortège des Gilets jaunes qui compte plusieurs milliers de manifestants, passe devant la préfecture de police. Les manifestants veulent aller « chercher Macron et les députés ».

Vers 14h20, rive gauche, le premier cortège commence à arriver au niveau de la place Saint-Michel.

Vers 14h25, au moins 3000 manifestants à Paris (4 000, selon une source policière).

Vers 14h30, le premier cortège passe devant la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Vers 14h34, rive droite, quai Anatole-France, des milliers de Gilets jaunes tentent de sortir du périmètre autorisé en traversant la Seine par la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, mais celle-ci est barré par les gendarmes en face du musée d'Orsay pour les forcer à respecter le tracé autorisé par la préfecture.

Vers 14h45, rive gauche, le premier cortège commence à arriver au niveau du musée d'Orsay.

Vers 14h50, rive droite, sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor, le second cortège a tenté de forcer un cordon de la Gendarmerie qui a répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. Une Gilet jaune, Gwenaëlle, a affirmé que Cédric le gendarme lui a mis une matraque dans sa bouche, l'arcade, coups de pieds dans les côtes son poumon et sa poitrine, au sol en boule. Voyant Cédric sur Gwenaëlle en train de la frapper, Christophe le boxeur a attrapé Cédric et l'a jeté par terre le blessant notamment en lui assenant plusieurs coups de pied le blessant au torse et aux membres inférieurs (15 jours d'ITT). Pour Gwenaëlle, Christophe lui a sauvé la vie.

Quelques minutes plus tard, Christophe le boxeur s'en est pris à un second gendarme, Pierre, en lui assenant plusieurs coups de poings au visage casqué (2 jours d'ITT).

Les Gendarmes ont reculé, mais les manifestants aussi, qui ont fini par quitter la passerelle. Cédric a été transporté à l'hôpital avec un troisième agent de l'ordre, un policier, situé en bas de la passerelle et qui a reçu un vélo sur la tête.

Quand Christophe le boxeur a été identifié dans la soirée, le syndicat « Commissaires Police Nationale SCPN » a twitté : « pour la boxe, votre carrière est aussi terminée ».

Vers 15h00, 25 000 Gilets jaunes ont été recensés par l'Intérieur dans toute la France à 15h, tandis que le syndicat France Police – Policiers en colère en recense plus de 300.000.

Vers 15h17, rive gauche, les Gilets jaunes ont été bloqués devant le musée d’Orsay à 200 mètres de l’Assemblée .

Vers 15h18, au moins 3.500 manifestants à Paris.

Vers 15h30, rive gauche, le premier cortège est toujours stoppée au niveau du Musée d'Orsay (dont l'accès avait été fermé avant 15h). De nombreux visiteurs sont à l'intérieur du musée.

Vers 15h32, rive gauche, devant le Musée d'Orsay, bloqué depuis plus d'une demi-heure, des manifestants lancent des projectiles sur les agents de l’ordre qui répliquent par des tirs de gaz lacrymogène.

Vers 15h35, les lignes de métro 1, 9, 12 et 13 ne marquent pas l'arrêt à la station de métro « Assemblée Nationale », ni « F. Roosevelt », « Miromesnil », « Champs-Elysées-Clemenceau » qui sont fermées.

Vers 15h38, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou visite tranquillement l’expo Basquiat au musée de la fondation Louis Vuitton.

Vers 15h38, rive gauche, devant le musée d'Orsay, des manifestants tentent de contourner le barrage policier en remontant la rue du Bac avec La Marseillaise.

Vers 15h40, rue du Bac, des Gilets jaunes entre dans la rue de Poitiers, construisent une barricade et y mettent le feu.

Vers 15h45, une partie des manifestants sont entré dans le boulevard Saint-Germain, qui est barré. L’ambiance s’échauffe sur l’artère, des gaz lacrymogènes sont lancés. Des poubelles, des trottinettes, des scooters en libre-service et une voiture ont été incendiés au milieu de la chaussée, où des barricades de fortune ont été érigées tandis qu'une enceinte diffuse « Bella Ciao ».

Vers 15h48, un manifestant est blessé par un tir de flashball aux abords de l’Assemblée nationale.

Vers 15h52, rive gauche, quai Anatole-France, en face du musée d'Orsay, une péniche restaurant « Le Quai » accostée sur le quais a été incendiée. Les pompiers interviennent depuis un bateau.

Vers 15h53, un vélo et un drapeau européen ont été brûlés avec un sapin devant le ministère de la Transition écologique.

Vers 15h57, pour dégager les environs de la péniche en feu, la police charge (ambiance BAC) fait reculer les manifestants avec des tirs de gaz lacrymogène pour que les pompiers interviennent en camion. 3 personnes sont blessés à la tête par une balle de LBD (lanceurs de balles de défense) :

  • 1 Gilet jaune;
  • le cinéaste Florent Marcie qui filmait;
  • 1 photographe (ce dernier constaté sur l'appareil d'un photographe).

Vers 15h58, rive gauche, le cortège, qui déambule notamment devant le musée d'Orsay, a désormais pris de l'ampleur et rassemble entre 3.500 et 4.000 personnes.

Vers 16h00, rive gauche, RER C Stations Musée d'Orsay et St-Michel Notre-Dame sont signalé non desservies jusqu'à 18h.

Vers 16h00, sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor, une vedette de la police est appelée en renforts pour étouffer les tensions.

Vers 16h06, Trafic perturbé à la RATP qui a fermé les stations de métro Champs-Élysées-Clemenceau, Franklin Roosevelt et Miromesnil par mesure de sécurité. L'arrêt n'est plus marqué sur la ligne 12 à la station Assemblée nationale. Sur la ligne C du RER, les stations Saint-Michel-Notre-Dame et Musée-d'Orsay ne seront pas desservies jusqu'à 19 heures.

Vers 16h12, rive gauche, Boulevard Saint-Germain, les Gilets jaunes poursuivent leur marche en direction de l'Assemblée nationale au son de la Marseillaise et « à bas l’état policier » chante un manifestant . Certains brandissent une grande banderole où est inscrit, « Élus, vous rendrez des comptes ».

Vers 16h14, sur Twitter, en raison des manifestations des Gilets jaunes la mairie du VIIe arrondissement « conseille aux commerçants du 7e de fermer leurs magasins ».

Vers 16h15, rive gauche, rue de Grenelle, une quinzaine de Gilets jaunes ont pris un engin de manutention, transpalette électrique, qui était dans la rue, ont défoncé la porte de l'hôtel de Rothelin-Charolais, une annexe du ministère de l'Économie et des Finances, sont entrés dans la cours et ont cassé deux voitures avant de repartir peu après 16 heures 30. Pendant ce temps, l'officier de sécurité de Benjamin Griveaux est entré dans le bureau du ministre qui était en train de travailler et lui a dit « monsieur le ministre il faut évacuer ». Ce qui a conduit à l’évacuation de son bureau (mais pas du bâtiment) avec 5-6 personnes et une « mise en sécurité ». Benjamin Griveaux a affirmé un peu plus tard que c'est « le fait d'une minorité qu'il serait temps de décrocher des plateaux TV ».

Ce même engin a ensuite défoncé la devanture de plusieurs banques dans la rue de Grenelle, pour finir sa course dans la vitrine d'une banque de la Société Générale.

Vers 16h16, rive gauche, boulevard Saint-Germain bloqué par un cordon policier, des Gilets jaunes font demi-tour en chantant « tous ensemble tous ensemble ouais, ouais ! ». Les touristes filment les CRS, qui chargent des manifestants, tandis que d’autres se réfugient dans les chics cafés alentours. « C’est des soixante-huitards! » lance une femme en manteau de fourrure rouge à son mari à propos des manifestants, en pressant le pas. Les Gilets jaunes hésitent sur l’endroit à rallier, avant de s’éparpiller dans les rues voisines en mettant le feu devant l’ambassade de Suède et l’ambassade de Tunisie. L'ambassadrice de Suède a twitté son regret d'avoir été abandonnée par les forces de l'ordre pour contrôler des feux de véhicules devant l'ambassade.

Vers 16h17, rive gauche, près du musée d’Orsay, les pompiers interviennent auprès de plusieurs personnes blessées par des tirs de flash-ball au moment où les agents de l'ordre ont repoussé ceux qui se trouvaient autour de la péniche en feu.

Vers 16h28, rive gauche, l'incendie de la péniche a été maîtrisé.

Vers 16h31, rive gauche, boulevard Saint-Germain, les pompiers interviennent sur les barricades et véhicules en flammes, scooters comme voitures.

Vers 16h34, rive droite, ne pouvant traverser la Seine, le second cortège se dirige vers rue de Rivoli ou se tient un barrage des agents de l'ordre. Les Gilets jaunes tentent de passer mais sont repoussés par des grenades de gaz lacrymogènes.

Vers 16h40, rive gauche, les Gilets jaunes descendent la rue Bonaparte. Des incidents ont lieux au niveau du quartier de l'église Saint-Germain-des-Prés.

Vers 16h40, sur le boulevard Saint Germain, une voiture est renversée.

Vers 17h00, près de l’église Boulevard Saint Germain, les manifestants ont monté une seconde barricade avec du mobilier urbain et y ont mis le feu. Des affrontements ont lieu avec les agents de l'ordre.

Vers 17h02, les Gilets jaunes descendent la rue Mazarine pour traverser la Seine et rejoindre la Concorde.

Vers 17h04, plusieurs stations de métro sont fermées : Odéon (L4 et 10), Varenne (L13) et École Militaire (L8). Les correspondances sont assurées.

Vers 17h11, rive gauche, le premier cortège a franchit la Seine, direction Châtelet les Halles, rue de Rivoli, rue du Faubourg-Saint-Honoré puis place de la Concorde.

Vers 17h16, rive droite, un groupe important de Gilets jaunes défile rue de Rivoli.

Vers 17h20, rive gauche, bld Saint-Germain, le calme est revenu, la circulation a été rétablie, tandis que rive droite, plusieurs centaines de manifestants sont sur les Champs-Élysées ainsi que rue de Rivoli.

Vers 17h30, sur les Champs-Élysées, des Gilets jaunes ont mis le feu à des vélos non-loin de l'arc de Triomphe et sont repoussés par des gaz lacrymogènes ont été tirés, tandis que le cortège en provenance du boulevard Saint-Germain est arrivé dans la rue du Faubourg Saint honoré.

Vers 17h37, les stations de métro Franklin-Roosevelt (lignes 1 et 9), Assemblée Nationale (12) et Miromesnil (13) sont fermées.

Vers 17h46, la place de l’Étoile a été bloquée, et les manifestants se sont retrouvés pris en tenaille par les agents de l'ordre sur les Champs-Élysées. Les CRS gaz et chargent sur les Champs-Élysées. Les Gilets jaunes se replient rue de Balzac. Une journaliste de BFM TV a été blessée par un jet de pétard sur les Champs-Élysées.

Vers 17h47, rue de Balzac, des véhicules sont incendiés.

Vers 17h50, toujours 3 500 manifestants à Paris (ppp).

Vers 18h02, rue Balzac, des manifestants essaient de retourner une Mercedes.

Vers 18h21, la place de l’Étoile est toujours bloquée à la circulation.

Vers 18h30, sur BFM-TV, Jacline Mouraud, une des figures du mouvement, a déploré qu'on « a toujours la règle des 80-20, 20 % des manifestants qui sont dans une impunité totale ». Elle indique continuer à travailler à la formation d'une formation politique.

Vers 18h33, rue de Balzac, les voitures incendiées ont été éteintes par les pompiers.

Vers 18h42, 300 à 400 personnes se trouvent encore sur les Champs-Élysées et bloquent la circulation. Les agents de l’ordre utilisent les autopompes à eau pour les repousser vers Concorde.

Vers 18h50, Apolline de Malherbe a proposé à Ingrid Levavasseur, l’une des figures des Gilets jaunes de Normandie de devient chroniqueuse pour 150 euros brut par émission, dès dimanche dans son émission « Et en même temps ». Mais face aux critiques, Ingrid Levavasseur a finalement refusé l'offre.

Vers 19h15, sur les Champs-Élysées, les agents de l’ordre ont évacué les personnes qui bloquaient l’avenue, la circulation reprend, les voitures peuvent de nouveau circuler.

Vers 19h15, à Paris, 24 personnes ont été interpellées.

Vers 19h15, 50 000 manifestants ont été recensé à travers toute la France. « 50 000, ça fait un peu plus d'une personne par commune de France. Ce mouvement n'est pas représentatif de la France », a déclaré Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur.

En région

À Avignon (Vaucluse), parmi les 400 manifestants, quelques un ont tenté de s'introduire dans le TGI (tribunal de grande instance).

À Amiens (Somme), une soixantaine de Gilets jaunes ont manifesté. Certains ont tenté d'entrer dans le supermarché de la gare avant d'être repoussés par les forces de l'ordre.

À Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), les Gilets jaunes étaient plus d'un millier.

A Beauvais (Oise), des Gilets jaunes ont tenté de bloquer l'aéroport.

À Belfort, des centaines de manifestants ont défilé dans le calme.

À Besançon (Doubs), les Gilets jaunes se sont retrouvés à 14 heures en centre-ville.

À Bordeaux (Gironde), entre 4 600 à 5 000 Gilets jaunes se sont mobilisés. Des Gilets Jaunes ont expulsé physiquement des militants d’extrême droite, dont l’un d’eux portait un gilet avec marqué "la France aux (vrais) français". Des policiers ont été la cible de pavés, jets de cocktails Molotov et de feux d’artifice. Les premiers gaz lacrymos ont été lancés. 11 personnes ont été interpellées, 5 policiers ont été blessés.

À Caen (Calvados), les Gilets jaunes étaient 3 000. Une bouche d'incendie a été ouverte et plusieurs vitrines caillassées. Les grenades de gaz lacrymogènes a dispersé les manifestants.

À Cabestany (Pyrénées-Orientales), des journalistes de France 3 Pays Catalans, ont été menacés et d’injuriés à une réunion des Gilets jaunes. Le bloc-notes et la carte mémoire d'une caméra ont été volés à un des journalistes qui ont eu interdiction de diffuser un reportage sur la réunion.

À Chamonix (Haute-Savoie), Benoît Micolon a affirmé avoir sauvé 4000 migrants depuis la création de l'ONG « Pilotes Volontaires » en mai 2018.

À Châteauroux (Indre), 350 Gilets jaunes ont formé une chaîne humaine autour de la place Lafayette.

À Châtellerault, au domicile privé du maire, Jean-Pierre Abelin, une trentaine de Gilets jaunes ont réclamé sous ses fenêtres une entrevue avec lui.

À Châtillon-en-Michaille (Ain), les gendarmes ont procédé à l’expulsion des Gilets jaunes d'un campement situé sur un terrain de la communauté de communes du pays bellegardien à proximité de la barrière de péage de Vouvray (autoroute A40, sortie n°10).

À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), les Gilets jaunes étaient un millier.

À Cognac, une voiture de policier a engagé une marche arrière et percuté un Gilet jaune. La vice-procureure d’Angoulême estime que le Gilet jaune « s’est jeté épaule en avant » contre le véhicule. Il a été « touché à l’épaule droite mais va très bien, et n’a pas souhaité déposer plainte ». Il a été emmené à l’hôpital par les pompiers, avant de retourner avec les autres Gilets jaunes.

À Colmar (Haut-Rhin), plus d'un millier de personnes se sont réunies.

À Dijon (Côte-d'Or), plus de 2 500 personnes ont manifesté. Les Gilets jaunes ont répondu aux gaz lacrymogènes par des feux d’artifice. Une caserne de gendarmerie a été attaquée par une trentaine de Gilets jaunes : des grilles ont été abattues avant de pénétrer à l’intérieur. Ils ont ensuite lancé des panneaux de signalisation et divers projectiles. Au total, au moins 25 interpellations ont eu lieu, deux gendarmes ont été blessés : l'un a reçu une barre de panneau métallique dans le visage, lui cassant plusieurs dents et entraînant 15 jours d'ITT (Interruption Temporaire de Travail), et l'autre s'est vu prescrire 3 jours d'ITT pour des contusions à l'avant-bras.

À Dourdan, les Gilets jaunes ont installé un quartier général dans la forêt à proximité de la sortie du péage de l’A10.

À Épinal, une manifestation a rassemblée 1 600 Gilets jaunes. Une voiture de police a été renversée en plein centre ville et trois banques ont été vandalisées. Les agents de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes. 12 fourgonnettes de CRS sont venus en renfort de Nancy.

À Grenoble (Isère), à la gare SNCF, 400 Gilets jaunes ont tenté de bloquer les trains en descendant sur les voies mais ils ont été dispersés par les agents de l'ordre à l'aide de gaz lacrymogène.

À Laval (Mayenne), une cinquantaine de Gilets jaunes dont l’organisateur de la manifestation du jour, Cédric Yung, a porté plainte à la gendarmerie de dépôt de Laval, contre le gouvernement pour usage abusif de forces de police lors des manifestations. Cédric Yung a eu la surprise de recevoir une convocation pour organisation de manifestation non déclarée.

À Lille (Nord), un millier de personnes se sont rassemblées.

À Limoges (Haute-Vienne), au niveau de Grossereix, une centaine de Gilets jaunes ont participé à un "banquet gaulois".

À Lyon (Rhône), des manifestants ont défilé sur les voies de l'autoroute A7 à l'entrée sud de la ville.

Au Mans (Sarthe), 300 Gilets jaunes environ se sont mobilisés devant la préfecture. Des Gilets Jaunes ont brûlé des documents de l'Union européenne, lancé des projectiles, et les agents de l'ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Les forces de l'ordre ont été obligées de reculer. Certains casseurs se sont infiltrés. Ils tentent d'empêcher les médias de prendre des photos / vidéos. Une personne a été interpellée.

À Marseille (Bouches-du-Rhône), après avoir créé une association il y a 3-4 semaines à vocation politique appelée « Gilets jaunes le mouvement », une soixantaine de Gilets jaunes ont organisé une conférence de presse dans un hangar de stockage de papier sécurisé par quatre vigiles et appartenant au quotidien La Provence dont l'actionnaire majoritaire est Bernard Tapie. Parmi les Gilets jaunes étaient présent Christophe Chalençon, Ingrid Levavasseur et Hayk Shahinyan. Jean-François Barnaba aurait ainsi refusé de se déplacer car l'« accoquinage » avec Bernard Tapie « passe mal ». Plus d’une centaine de Gilets jaunes n'ont pu rentrer et ont scandé « collabos » la sortie des Gilets jaunes qui devaient annoncer leur communiqué de presse mais qui sont rentrés à nouveau sous la protection des agents de l'ordre. Pour Ingrid Vavasseur, « il est trop tôt pour créer une liste européenne ».

À Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), entre 200 à 300 Gilets jaunes se sont retrouvés sur le rond-point du restaurant "L'Air Bleu" et ont été empêché d'aller sur le pont de Saint-Nazaire par les grenades de gaz lacrymogènes des agents de l'ordre.

À Montpellier (Hérault), un millier de manifestants ont défilé dans les rues de la ville. Certains ont forcé les grilles de la gare Saint-Roch mais la police est intervenue et les a expulsé. Des manifestants ont tenté de s'introduire dans la préfecture. Des vitrines de banques et des distributeurs automatiques ont été cassés. Bloqués dans la rue de l’Aiguillerie, un CRS a ramassé par terre un pavé et l'a jeté en direction des manifestants qui étaient dispersés au gaz lacrymogène. Dix personnes ont été blessés dont quatre agents de l'ordre, dont l'un a eu plusieurs dents cassées par une barre de fer reçu en plein visage. Cinq personnes ont été interpellées.

À Nantes (Loire-Atlantique), les gendarmes ont dispersé les manifestants à l'aide de gaz lacrymogène.

À Périgueux (Dordogne), un peu plus de 50 Gilets jaunes se sont rassemblés sur le rond-point Yves-Guéna.

À Nice (Alpes-Maritimes), 150 Gilets jaunes se sont réunis sur la place Massena.

À Nîmes (Gard), des centaines de manifestants ont défilé.

À Pau (Pyrénées-Atlantiques), les Gilets jaunes étaient 600.

À Perpignan, le tribunal de grande instance a été attaqué par une centaine de Gilets jaunes. Le journal l’Indépendant a particulièrement été visé :

  • des vitrines du siège taguées;
  • une vitre d'une voiture ou se tenaient deux journalistes a été brisée;
  • une journaliste a été injuriée et menacée.

On a recensé 10 policiers blessés, 4 hommes et une femme en garde à vue.

À Reims (Marne), une centaine de Gilets jaunes ont investi l'autoroute urbaine à hauteur du stade Auguste-Delaune.

À Rouen (Seine-Maritime), entre 1200 et 1400 Gilets jaunes se sont mobilisés. La mairie a été attaquée. Un journaliste de BFM TV a été blessé par des manifestants. La vitrine d'une boutique a été brisée. L’entrée de la cité administrative a été dégradée. Un distributeur de billet de la Caisse d'épargne a été incendié rue Louis-Ricard. Les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes pour disperser les Gilets jaunes. Un homme a été interpellé, mais dans l’agitation, la présence de Maître Le Lay n’a pas été signalée au prévenu qui a renoncé a être assisté de son avocat.

À Rennes (Ille-et-Vilaine), près de 200 Gilets jaunes se sont rassemblés devant la mairie et certains ont essayer de forcer la porte d'accès mais ils ont été refoulés par les agents de l'ordre.

À Saint-Malo, des heurts ont éclaté devant le commissariat, avec des dégradations de mobilier urbain de la part de certains gilets jaunes. Trois hommes ont été interpellés.

À Saint-Étienne, devant la préfecture, les agents de l'ordre et leurs cars ont reçu des projectiles et de la peinture venus de 500 manifestants, puis ont chargé au flashball et usé de gaz lacrymogène.

À Saint-Nazaire, la quasi totalité des distributeurs de billets est hors service. Les vitrines des agences bancaires ont été cassées à coup de pierres. La Ville chiffre les dégâts sur la voirie et le mobilier urbain à plus de 100 000 euros. Des pneus ont été incendiés devant la sous-préfecture.

Dans la région de Saint-Omer, une journaliste de La Voix du Nord a été agressée en couvrant une manifestation des Gilets jaunes.

À Toulon, 3 personnes ont été blessés, dont 2 blessés parmi les agents de l’ordre et sept personnes mises en garde à vue : rue Vauban, reconnaissant un homme (ancien violeur) tenant dans la main un tesson de bouteille, le policier Didier Andrieux lui a envoyé un coup sur la main « pour lui faire lâcher le tesson », puis ne sachant pas « s’il a lâché le tesson », lui a donné « deux autres coups » de poing au visage avant que d’autres fonctionnaires ne s’interposent. L'homme a été placé en garde à vue. Voyant un manifestant Gilet jaune tenter de s’emparer d’une bouteille, Andrieux a tenté de l’interpeller mais il s'est rebellé, obligeant le policier à le frapper contre le capot d’une voiture. Ce dernier a lui aussi été placé en garde à vue. Son frère a réussit à échapper aux policiers. Une jeune femme qui dit avoir reçu un coup de tête de la part de Didier Andrieux, a porté plainte. Ce dernier dément formellement.

À Toulouse (Haute-Garonne), les Gilets jaunes étaient 2 000. La préfecture a été victime de jets de peinture. Les autopompes à eau ont visé des secouristes volontaires.

À Tours (Indre-et-Loire), le cortège a rassemblé environ un millier de manifestants. Des gaz sont lancés au niveau du commissariat.

À Trèbes (Aude), dans la nuit de vendredi à samedi, entre 23h30 et 7 h, un cocktail Molotov a été projeté sur la maison du maire de Trèbes, Eric Ménassi et le mur du jardin de la maison a été taguées « GJ » et « Monsanto », la firme ayant son siège dans la commune.

À Troyes (Aube), des manifestants ont tenté de s'introduire dans la préfecture. Un jeune homme a été touché à la cuisse par un tir de flash-ball.

À Valence (Drôme), les manifestants étaient entre 2 500 et 3 000.

En France, plusieurs autoroutes ont été perturbées par des Gjs. Sur décision préfectorale, plusieurs échangeurs d'autoroutes sont partiellement ou complètement fermés non loin des points des Gilets jaunes :

  • l'A50 au péage de Bandol;
  • l'A7 à Bollène (n°19);
  • l'A9 à Narbonne Sud (n°38) et Agde (n°34);
  • l'A20 à Aussonne (n°60);
  • l'A61 à Carcassone Ouest (n°23);

D'autres autoroutes sont filtrées ou coupées : A10, A11, A81, A28, A89, A7, A9, A61, A20, A62, A51 et A8.

À l'étranger
  • En Suisse, des Gilets jaunes suisses ont manifesté à Berne.
  • En Belgique, des Gilets jaunes belges ont manifesté à Liège, Namur et Bruxelles.
  • En Angleterre, des Gilets jaunes anglais ont manifesté pour le Brexit dans le centre de Londres, bloquant la circulation.

Le site internet Seronet de l’association AIDES, a relayé la demande faite par l'odse (Observatoire du droit à la santé des étrangers), à savoir d'inclure l’Aide médicale de l’État (AME) dans le régime général de Sécurité sociale.

Réagissant à l'acte VIII, Jean Quatremer, le correspondant de Libération à Bruxelles a twitté à 22h34 : « je précise: un mouvement de beaufs, poujadiste, factieux et rouge brun. La totale, quoi ».

Dans une vidéo publiée sur YouTube, Benjamin Cauchy, a affirmé que l'augmentation du SMIC de 100euro est un mensonge car ce n'est pas une augmentation de revenu, mais c'est une prime d'activité qui doit être demandé à la CAF et les Français ne veulent pas de l'aide sociale, ils ne veulent pas être assistés, ils veulent vivre dignement de leur travail. Il faut participer au grand débat national pour montrer qu'il n'est pas suffisant pour mettre en œuvre une autre politique. Une liste Gilet jaune aux européennes ne sera pas pertinente car défavorisera les opposants à LaREM. La question migratoire doit être inscrite dans le débat.

Sources

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Voir aussi

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5 janvier 2019

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