Ukraine : après la répression, l'opposition appelle à renverser le pouvoir

Après le refus du président ukrainien de signer l'accord d'association, les partisans pro-européens restent mobilisés.

La place Maidan Nezalejnosti
le 27 novembre.
La place Maidan Nezalejnosti
le 27 novembre.

Publié le 1er décembre 2013
L'opposition politique ukrainienne appelle à « renverser » le pouvoir en place, Ioulia Timochenko, ex-première ministre et figure emblématique de l'opposition demande aux Ukrainiens de « se lever contre la dictature ». L'ex-première ministre renchérit en demandant aux Ukrainiens de ne pas quitter « la rue tant que le régime ne sera pas renversé ».

Samedi 30 novembre à l'aube les manifestants présents depuis une semaine ont été délogés manu-militari de la place Maidan Nezalejnosti de Kiev. Selon l'Agence France-Presse cette intervention des forces de l'ordre a fait plusieurs blessés. L'Union européenne et les États-Unis ont condamné l'usage de violence à l'égard des manifestants. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a demandé dans un communiqué commun avec Stefan Füle, le commissaire à l'élargissement de l'UE, que l'Ukraine respecte « pleinement ses engagements concernant la liberté d’expression et de réunion ».

« Ils ont commencé à frapper tout le monde sans distinction. Ils frappaient les vieux, les filles, même un enfant. Son visage était couvert de sang »

— Maria Tchalykh, étudiante manifestante

De son côté la police de Kiev à fait savoir qu'elle avait évacué la place afin de préparer les fêtes de fin d'année tout en précisant avoir interpellé des individus pour « hooliganisme et refus d’obtempérer ». Ces manifestations ont lieu à la suite du refus du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, de signer l'accord d'association avec l'UE lors du sommet de Vilnius, en Lituanie, les 29 et 30 novembre derniers.

« Le sabotage de la signature de l'accord, c'est une haute trahison ! Nous allons tout faire pour que ce pouvoir s'en aille. Il faut s'unir pour cela. On nous a volé notre espoir, l'espoir de vivre dans un pays européen et moderne, de vaincre la corruption, d'avoir des tribunaux justes. »

Vitali Klitschko, chef du parti d'opposition Oudar

En réaction les partis d'opposition ont appelé à la « grève générale » à partir de lundi. Ce dimanche plus de 100 000 manifestants étaient présents sur la place de l'Indépendance à Kiev et réclamaient le départ du président, la mise en place d'élections anticipées et la remise en marche du processus d'association avec l'UE. Quelques incidents ont eu lieu en marge des manifestations blessant une centaine de policiers, une centaine de jeunes gens cagoulés ont caillassé les forces de l'ordre qui ont elles répondu avec des grenades assourdissantes. La justice a interdit jusqu'au 7 janvier les rassemblements sur la place de l'Indépendance et autres points stratégiques dans la ville de Kiev. Les manifestations de ce dimanche ont lieu dans une atmosphère tendue, des manifestants ont pris le contrôle de la mairie de Kiev et sont actuellement en pourparlers avec les forces de l'ordre.

Le président ukrainien a néanmoins répété qu'il est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour accélérer le rapprochement de l'Ukraine et l'UE. Cependant le premier ministre ukrainien a indiqué que le président se rendrait dans la semaine en Russie pour y signer un « accord de coopération ».

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