Israël : l'extrême-droite monte en flèche
Publié le 21 janvier 2013
Les élections législatives israéliennes qui se dérouleront le 22 janvier ne sont guère rassurantes pour l'avenir des palestiniens et du processus de paix entre Israël et la Palestine. En effet, les partis d'extrême-droite et religieux sont bien partis pour gagner plusieurs sièges (17 sièges selon les sondages) à la Knesset, le parlement israélien, au détriment du Likoud (entre 32 et 35 sièges prévus contre 42 actuellement), le parti conservateur du premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est cependant quasi-certain de conserver la majorité. Face à cette montée de l'extrême-droite, le premier ministre a axé la fin de sa campagne vers un discours nettement plus à droite ; ainsi, il a affirmé qu'aucune colonie ne serait démantelée durant les 4 prochaines années, rappelant par ailleurs que son gouvernement avait même renforcé la présence israélienne en Cisjordanie. Or, Netanyahu a besoin d'une liste forte au parlement pour résister aux pressions de l'Administration Obama, dont il apprécie peu le discours et la politique vis-à-vis de la Palestine : « Plus ma liste sera forte, plus je serai en mesure de résister aux pressions de l'administration américaine de Barack Obama sur la colonisation », a déclaré le premier ministre israélien.
La grande nouveauté de ces élections est la montée en flèche du parti nationaliste et religieux Habayit Hayehudi qui prône l'accélération de la colonisation en Cisjordanie et qui pourrait obtenir jusqu'à 15 sièges au parlement. La montée de ce parti ultra-conservateur, qui fait à présent concurrence au Likoud, s'explique par son nouveau leader : Naftali Bennett, un jeune homme d'affaires qui apporte un discours moderne en phase avec son époque dans un parti qui avait jusqu'à présent un discours passéiste. Cette rupture et le caractère apaisant de Bennett, qui s'oppose aux candidats hystériques du Likoud, font de lui le candidat naturel des colons israéliens, qui constituaient auparavant une partie non-négligeable de l'électorat de Nentanyahu.
Malgré les tensions avec les États-Unis et une politique d'austérité peu populaire prônée par la droite, les grands perdants de l'élection sont les partis du centre et de la gauche qui sont déchirés par des conflits de personne et qui ne parviennent pas à mettre en place une coalition anti-Nentanyahu. Le parti travailliste (centre-gauche) serait crédité de 16 à 17 sièges, le nouveau parti centriste Yesh Atid de 10 à 13 sièges le parti centriste dirigé par Tzipi Livni, HaTnouah, de 7 ou 8 sièges.
Face à cette montée de l'extrême-droite en Israël et à la très probable reconduction de Nentanyahu, la Ligue arabe a exprimée sa vive inquiétude et a appelé les citoyens israéliens arabes, qui représentent près de 20 % de l'électorat, « à voter massivement aux élections afin d’être représentés et pouvoir s’opposer aux lois racistes. »
Sources
modifier- ((fr)) – Marc-Antoine Valverde, « Israël : l'extrême droite colonise la droite ». Arte, 20 janvier 2013.
- ((fr)) – Benjamin Barthe, « Michel Warschawski : "En Israël, il y a quelque chose d'une tragédie grecque" ». Le Monde, 19 janvier 2013.
- ((fr)) – Soir en ligne, Soir, AFP, AP et Belga, « La Ligue arabe appelle les Arabes d'Israël à voter aux législatives ». Sufinfo, 21 janvier 2013.
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