Ukraine : l'opposition reçoit le soutien de l'Occident

Toute la semaine les manifestations des pro-européens se sont multipliées, elles reçoivent désormais le soutien des puissances occidentales.

Le président ukrainien,
Viktor Ianoukovitch.
Manifestation devant
le ministère de l'intérieur ukrainien,
le 4 décembre.

Publié le 7 décembre 2013
Lors d'un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe jeudi dernier, les principaux responsables occidentaux, américains et européens, ont apporté leur soutien aux manifestations en cours. La secrétaire d'État adjointe américaine, Victoria Nuland, a ainsi déclaré devant les responsables des états présents dont le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, «  Nous sommes avec le peuple ukrainien, qui voit son avenir dans l’Europe ». La diplomatie allemande a dénoncé les pressions économique russes vis-à-vis de l'Ukraine : « Les menaces et les pressions économiques que nous avons observées cette année sont tout simplement inacceptables ».

Le président ukrainien qui était en Chine depuis le début de la semaine est allé à Sotchi (Russie) vendredi où il a discuté avec Vladimir Poutine de la mise en place d'un « partenariat stratégique » entre les deux pays. Moscou a cependant démenti en affirmant qu'« aucun accord définitif n'a été conclu » en précisant toutefois qu'une nouvelle rencontre entre les présidents des deux pays est prévue le 17 décembre.

L'ancienne première ministre actuellement détenue prisonnière, Ioulia Timochenko, a annoncé sa décision d'arrêter sa grève de la faim jeudi dernier tout en dénonçant le comportement du président ukrainien qu'elle compare avec Staline.

« On assiste en Ukraine à l’émergence d’un nouveau Staline. Si nous ne l’arrêtons pas maintenant avec le monde démocratique, on aura ici une autre Corée du Nord [...] Soit on gagne maintenant, soit préparez-vous à des années de dictature. »

Ioulia Timochenko

Apparition de manifestations contre les valeurs européennes

Vendredi de nouvelles manifestations inédites se sont déroulées à Kiev. Ces manifestations sont organisées par les opposants à un rapprochement avec l'Union européenne. Les principaux arguments avancés sont d'ordre sociétaux. En effet, selon les opposants, un rapprochement avec l'UE entraînerait de facto l'augmentation de l'homosexualité et de la « précocité sexuelle » dont le présentateur de la télévision d'État russe reçue en Ukraine a entrepris la démonstration en s'appuyant sur les chiffres suédois. Ils avancent également une autre raison pour refuser un rapprochement avec l'UE, celle de la religion. Les manifestants peignent une UE athée menaçant la foi des Ukrainiens majoritairement orthodoxes.

Ces manifestations restent toutefois à nuancer, le New York Times soulignant la faiblesse du nombre de manifestants par rapport aux différentes manifestations en faveur d'un rapprochement qui se déroulent depuis 2 semaines. De plus le journal souligne que les manifestants favorables au rapprochement s'appuient sur une conception commerciale et économique de l'accord d'association tandis que les opposants mettent en exergue des aspects sociétaux et culturels.

Une situation économique sérieusement dégradée

L'illustration majeure de la dégradation de la santé financière du pays est l'augmentation impressionnante du taux d'intérêt des titres de dette publique à plus de 10 % cette semaine. Les analystes de Natixis estiment la probabilité d'un défaut à plus de 50 % tout en déclarant que « plus les manifestations durent, plus la situation devient difficile ».

La question d'un partenariat économique est au centre des attentions. En effet l'Ukraine doit trouver plus de 12 milliards d'euros pour l'an prochain afin d'honorer ses dettes et factures de gaz. Or, lors d'un précédent partenariat avec la Russie, l'Ukraine avait obtenu une baisse de 50 % de ses coûts d'achat de gaz. Cependant la mise en place d'un partenariat avec la Russie pourrait renforcer les manifestations en faveur d'un rapprochement avec l'UE. Les derniers chiffres donnent plus de 350 000 manifestants dimanche dernier, les organisateurs ont appelé à une plus grande manifestation demain.

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