États-Unis : l'informateur du scandale des écoutes téléphoniques sort de l'ombre
Un employé d'un sous-traitant de l'Agence de sécurité nationale, Edward Snowden, a révélé être à l'origine des fuites sur le programme américain de surveillance des communications.
Publié le 10 juin 2013
« Je n'ai aucune intention de me cacher parce que je sais que je n'ai rien fait de mal », a déclaré Edward Snowden dans un entretien publié par le quotidien britannique The Guardian, à l'origine avec le Washington Post des révélations sur ce programme de renseignement américain.
Alors que les autorités américaines ont annoncé avoir lancé une enquête pour découvrir qui était à l'origine de ces fuites, l'ancien employé de la CIA, réfugié depuis le 20 mai à Hong Kong, reconnaît les faits : « je ne pense pas pouvoir revenir chez moi ».
Le quotidien britannique publie également sur son site un entretien vidéo auquel Edward Snowden a pris part à visage découvert. Ex-technicien à la CIA, Snowden travaillait depuis quatre ans à la NSA en tant qu'employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur. « Mon unique objectif est d'informer les gens de ce qui est fait en leur nom et de ce qui est fait contre eux », assure-t-il au Guardian.
La semaine dernière, le Washington Post et le quotidien britannique The Guardian ont fait la lumière successivement sur deux programmes secrets de l'Agence nationale de sécurité (NSA). L'un concerne la récolte depuis 2006 des données d'appels téléphoniques aux États-Unis par l'opérateur Verizon, et vraisemblablement d'autres opérateurs. L'autre programme créé en 2007, appelé PRISM, vise à intercepter les communications d'internautes étrangers, se situant hors des États-Unis, sur neuf grands réseaux sociaux dont Facebook, Yahoo, Apple, Microsoft et Google[1]. En mars 2013, 97 milliards d'éléments de données étaient collectés sur les réseaux du monde entier ; près de 14% provenaient de l'Iran, une grande partie du Pakistan et près de 3% de l'intérieur des états-unis. « Selon IBM, 2.5 trillions d'octets de nouvelles données sont produites chaque année et 90% des données actuellement présentes dans le monde ont été créées ces deux dernières années ». Jusqu'en 2020, IDC estime que « l'univers numérique devrait doubler tous les deux ans »[2].
« Je n'ai aucune idée de ce que sera mon avenir », déclare de son côté Edward Snowden au Guardian, disant espérer que Hong Kong ne l'extrade pas vers les États-Unis et envisager de demander l'asile à l'Islande, réputée pour soutenir « ceux qui défendent la liberté sur internet ».
Cet article reprend la totalité ou des extraits de l'article de VOA News (placé dans le domaine public) « Scandale des écoutes téléphoniques : l'informateur sort de l'ombre » |
- ↑ L'absence de Twitter du programme "Prism", défense des libertés ou manque d'intérêt ?
- ↑ Amérique affûte son renseignement, The New York Times international weekly, James Risen & Eric Lichtblau, 18 juin 2013.
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- États-Unis : l'informateur du scandale des écoutes téléphoniques sort de l'ombre
Sources
modifier- ((fr)) – VOA News, « Scandale des écoutes téléphoniques : l'informateur sort de l'ombre ». VOA News, 10 juin 2013.
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